La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié, lundi 31 décembre 2018, son rapport annuel sur la supervision bancaire (clic) en Tunisie pour l’année 2017.
« L’activité bancaire a été marquée en 2017 par une forte progression de l’activité de crédit … de 12% qui n’a pas été observée depuis 2010 et ce, dans un contexte marqué par la poursuite des difficultés économiques, une quasi-stagnation de l’effort de mobilisation des dépôts en dinars et une accentuation du resserrement de la liquidité bancaire.
Pour combler le gap de ressources nécessaires à l’accompagnement de l’effort important de financement additionnel, les banques ont dû intensifier leur recours au refinancement de la Banque Centrale de Tunisie, ce qui s’est traduit par une exposition accrue des banques au risque de transformation…
Les principales banques de la place, y compris les banques publiques, sont parvenues à améliorer substantiellement leurs indicateurs de rentabilité pour la deuxième année consécutive à la faveur de la hausse du taux du marché monétaire, la poursuite de la maîtrise du risque de crédit et les revenus importants provenant des portefeuilles des bons du Trésor et des gains de change. Parallèlement, les indicateurs de solidité financière du secteur ont poursuivi leur consolidation…
Toutefois et malgré la consolidation des indicateurs de performance du secteur bancaire, le risque de liquidité s’est accentué en lien avec une transformation d’échéances excessive.
Aussi, l’introduction à partir de 2018 d’une nouvelle norme macro-prudentielle s’avère-t-elle nécessaire pour amener les banques à réduire progressivement leur ratio « Crédits/Dépôts » en vue d’une meilleure maîtrise de leurs risques de transformation et d’une meilleure gestion …
L’exercice 2017 et début 2018 qui a porté la marque de la révision pour la troisième fois consécutive depuis 2013 de la circulaire régissant la gestion du risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, traduit la volonté de la BCT d’adopter les meilleures pratiques et gagner en effectivité en consacrant une surveillance basée sur les risques dans une optique de préserver l’intégrité du secteur bancaire.
Sur le plan prudentiel, la BCT a mis en place en juin 2018 un cadre réglementaire unique et de référence pour les normes d’adéquation des fonds propres, à l’instar de ce qui est pratiqué par tous les régulateurs, qui définit des exigences de fonds au titre des risques « crédit, opérationnel et marché » conformément au premier pilier de Bâle 2 sur base sociale.
Corrélativement à ce processus et vu l’interconnexion entre les exigences bâloises et les normes comptables IFRS, la BCT a relancé depuis 2017 le projet de l’adoption des normes IFRS par les banque et établissements financiers.
A cet effet, l’assemblée générale du Conseil National de la Comptabilité tenue le 6 septembre 2018 a approuvé l’adoption des normes IFRS par le secteur bancaire à partir de 2021.
La mise en place de ce processus, qui constitue un défi majeur à portée stratégique pour le secteur bancaire, nécessite la préparation adéquate des banques et des établissements financiers, une forte adhésion et une parfaite coopération de la part de toutes les parties prenantes. Parallèlement et dans le souci de contribuer au développement de l’inclusion financière et du decashing et de promouvoir l’innovation financière, la BCT se trouve à un stade très avancé dans l’élaboration du cadre réglementaire régissant l’activité des établissements de paiement… »
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